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On a faim

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ON A FAIM (LE BANQUET DES GÉANTS)

« Qui n’a jamais rêvé d’être mangé tout cru ! »
Un entre-sort tout public qui revisite contes de fées et peurs enfantines… Le public, choisi aux petits oignons, débarque comme un cheveu sur la soupe à un banquet de géants aux dimensions gargantuesques qui festoient de chair fraîche. Surgit la figure de l’ogre et avec, nos peurs délicieuses d’enfants. On devient tous les frères d’arme de l’audacieux Petit Poucet, chacun pouvant à tout instant être celui que l’on va dévorer. Heureusement la révolte du rôti remettra à temps de l’ordre à tout cela… N’ayez crainte, entrez dans cet entre-sort - entremet très salé, goûtez au plaisir effrayant de jouer aux condiments… Un changement d’échelle renversant et sensationnel, dans un laps de temps bref et intense. Laissez-vous croquer, pardon tenter.

Type : Entre-sort grand format.
Durée : 5 min par groupe de 25 spectateurs.
2 heures de représentation et 500 spectateurs par jour.

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Le chapon - Photo Achromatik

« Qui n’a jamais rêvé d’être mangé tout cru ! »
Un entre-sort tout public qui revisite contes de fées et peurs enfantines.
Le public, choisi aux petits oignons, débarque comme un cheveu sur la soupe à un banquet de géants aux dimensions gargantuesques qui festoient de chair fraîche. Surgit la figure de l’ogre et avec, nos peurs délicieuses d’enfants. On devient tous les frères d’arme de l’audacieux Petit Poucet, chacun pouvant à tout instant être celui que l’on va dévorer. Heureusement la révolte du rôti remettra à temps de l’ordre à tout cela…
N’ayez crainte, entrez dans cet entresort - entremet très salé, goûtez au plaisir effrayant de jouer aux condiments… Un changement d’échelle renversant et sensationnel, dans un laps de temps bref et intense.
Laissez-vous croquer, pardon tenter.

Le plat de résistance résiste - Photo C. René Bazin

Les visiteurs sont conviés à observer un véritable repas de géants à travers des trous de souris.
On les guide dans un couloir sombre qui n’est que le dessous d’une très grande table.
Ses tréteaux sont autant d’escabeaux. En grimpant trois marches, les visiteurs font passer leur tête par un orifice, et se retrouvent au centre d’assiettes ou de plats, entourés de feuille de salade et de condiments divers.

Ils découvrent, attablés, autour d’eux une douzaine de géants hilares. Ces ogres ont de grands couverts à la main et sont très bruyants.
Sur une table roulante apparaît un homme allongé dans un plat, bardé, une pomme dans la bouche et du persil dans les oreilles. Les géants observent leurs nouveaux mets avec appétit, les tâtent de la pointe de la fourchette, les auscultent du doigt, font des commentaires désobligeants, se frottent le ventre et s’approchent pour les dévorer.

On a faim © Aude Meeschaert

Mais l’homme rôti se dressant sur son plat sonne l’heure de la révolte, il s’empare d’une grande fourchette, en menace le plus gros des géants et donne le signal de la retraite. Sous la table les guides aident les visiteurs à s’enfuir.

Isidore a faim - Photo Hamed Askari

Le Banquet des Géants est un entresort-entremet d’une durée totale de cinq minutes, qui peut accueillir à chaque représentation 20 personnes, 200 en une heure et environ 400 par jour. Il peut être joué en intérieur éventuellement en extérieur, dans un espace idéal de 15 mètres par 8, avec une hauteur minimum sous plafond de 5 mètres. La taille du banquet peut éventuellement être réduite pour s’adapter à des salles de moindres dimensions. L’espace devra être occulté et fermé de façon à ce que l’on puisse en contrôler l’accès et préserver le secret.
Une parade peut être proposée à proximité, à l’issue des representations.
Une bande son est diffusée en continu pendant les représentations. Un affichage sur panneaux est prévu autour de l’entresort. Sonorisation et éclairage à étudier en fonction du lieu de représentation.
Montage : 8 heures - Démontage : 2 heures

Il est tendre… - Photo Hamed Askari

Equipe et remerciements
Entre-sort imaginé par : Christophe Evette, Frank Oettgen et les Grandes Personnes
Manipulé et interprété par : Brahim Ahmidouche, Clodmô Baille,
Dominique Bonnot, Yoann Cottet, Pauline de Coulhac, Christophe Evette,
Cécile Favale, Fleur Marie Fuentes,`Ali Haddar, Benoit Hamelin, Yabako Konaté, Cédric Lasne, Maurizio Moretti, Sévane Sybesma, Raphaële Trugnan, Matisse Wessels.
Marionnettes, accessoires et décors construits et réalisés par :
Fleur Marie Fuentes, Sarah Letouzey, Clôdmo Baille, Dominique Bonnot, Chloé Bucas, Virginie Chevrier, Yoann Cottet, Soumia El Boukhary, Christophe Evette, Cécile Favale, Ali Haddar, Guillaume Jover, Cédric Lasne, Stephanie Le Bourn, Manu Macaigne, Martin Martin, Aude Meeschaert, Maurizio Moretti, Frank Oettgen, Nicolas Tauveron, Nicolas Vuillier, Matisse Wessels.
Avec les marionnettes : Mamie Kiki, Rozor, Madame Dayac, Petit Bandit, Mafeso, Bon Papa, BonneMaman, Nanie, Maau, Oncle Jean, Manon et Isidore.
La table du banquet a été conçue par Jean Martin et Martin Martin.
Musique originale de Johann Riche enregistrée à la Villa Mais d’Ici par Fabien Caron.
Création lumiére de Jean Grison.
Merci à Patrick Dordoigne pour ses précieux conseils.
Plaquette réalisée par Denis Brumaud et Elise Genvrin.
Photos de Clémence René Bazin, Nicolas Menet, Hamed Askari et Achromatik
Texte “ Qui vorace, dévore” de Jea- Baptiste Evette.
Illustrations originales d’Aude Meeschaert.
Une première version du banquet à été présentée en 2006,
à l’occasion des Folies de Maubeuge, à l’issue d’ateliers menés avec l’aide du Manège, du Fennec, de Bien Vivre à Joyeuse, des IME Jeumont et la Source, du Foyer Sangha, des Amis du Moulin de Marpent et de la Famille Molette.
La création de On a faim a été soutenue par le Moulin Fondu et la Villa Mais d’Ici.

Qui, vorace, dévore ?

Le changement d’échelle et de perspective, proposé par Le Banquet des géants, l’« entresort-entremet » de la compagnie des Grandes Personnes constitue une expérience savoureuse, à la fois intime et philosophique. Devant les géants de quatre mètres qui festoient de chair humaine, comme les ogres du conte, les spectateurs se retrouvent réduits à la taille d’enfants, de frères de l’astucieux Petit Poucet, et dans la position de ceux qui servent de mets, la tête, à proprement parler, dans l’assiette
Ils peuvent revivre l’inquiétude délicieuse des bambins qu’on joue à manger (à dévorer de baisers ou à croquer tout court), se confronter de manière neuve à l’angoisse de la dévoration : la taille démesurée de ces ogres rappelle celle de parents, de pères légendaires qui, de crainte de se voir détrôner par leurs enfants, les engloutissent, comme Saturne, dieu de la mélancolie a mangé les siens.
Cet entresort revisite peut-être par hasard un épisode de l’Odyssée, la rencontre des compagnons d’Ulysse avec le Cyclope, fils de Poséidon, monstre unique qui les dévore, alors que Le banquet des géants multiplie les prédateurs.
La référence la plus adéquate, cependant c’est bien sûr Le Petit Poucet de Charles Perrault, première apparition de l’ogre ( 1697) déjà dans toute sa puissance, mais un Petit Poucet de l’intérieur, par en dessous. Charles Perrault écrivait :
« Je sens la chair fraîche, te dis-je encore une fois, reprit l’Ogre, en regardant sa femme de travers, et il y a ici quelque chose que je n’entends pas. »
En disant ces mots, il se leva de table, et alla droit au lit.
« Ah ! dit-il, voilà donc comme tu veux me tromper, maudite femme ! Je ne sais à quoi il tient que je ne te mange aussi : bien t’en prend d’être une vieille bête. Voilà du gibier qui me vient bien à propos pour traiter trois ogres de mes amis, qui doivent me venir voir ces jours-ci. »
Il les tira de dessous le lit, l’un après l’autre. Ces pauvres enfants se mirent à genoux, en lui demandant pardon ; mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui, bien loin d’avoir de la pitié, les dévorait déjà des yeux, et disait à sa femme que ce seraient là de friands morceaux, lorsqu’elle leur aurait fait une bonne sauce. Il alla prendre un grand couteau ; et en approchant de ces pauvres enfants, il l’aiguisait sur une longue pierre, qu’il tenait à sa main gauche.
Les convives du banquet des géants sont-ils ceux que l’ogre avait prévu d’inviter pour dévorer ces enfants en sauce (qu’il faut tuer à l’avance pour qu’ils soient bien attendris, « mortifiés » dit le texte) ?
Comme dans Le Petit Poucet, il n’est question que de manger. Tout le monde le sait, le conte se déroule dans un pays de famine, la disette est telle que les parents se résolvent à abandonner leurs enfants dans la forêt. Pour échapper aux loups (voraces également), Poucet et ses frères entrent chez l’ogre…
Pendant ce temps les parents indignes mangent comme trois. Tout le conte se joue entre la faim et la voracité.
Le Banquet des géants offre aussi une puissante satire du rite du repas pris ensemble, à table, repas de famille ou de fête. Et faut-il souligner l’intérêt philosophique du changement d’échelle et de perspective ? combien il est riche de redevenir enfant, de se retrouver petit, et en dessous ? de jouer pour une fois le rôle de ce qui se trouve dans l’assiette ?
La révolte du rôti ou plutôt l’insurrection d’Anselme contre les ogres remettra les choses en place, avant la sortie.